Découverte

Avec ce confinement et ce couvre-feu, difficile de faire de nouvelles rencontres. Même si je ne suis pas fan, je me suis inscrite sur Twitter pour passer le temps, me changer les idées et qui sait, peut-être prévoir de nouvelles rencontres quand on pourra vivre plus normalement.

Cela fait quelques semaines, peut-être même un mois, que j’ai déjà un petit réseau de connaissances avec lesquelles je m’entends bien. C’est marrant ce sentiment de liberté, d’être la personne de son choix, que l’on veut montrer et que l’on veut être.

La curiosité m’a amenée à aller, dès le début, sur les profils plutôt ouverts sur le sexe et les diverses pratiques qui peuvent exister. Certaines ne sont clairement pas pour moi et j’ai rapidement bloqué ces comptes, mais d’autres sont très attirantes. Je ne pensais pas que l’on pouvait parler si librement et ouvertement de sextoys et de pratiques aussi originales. Je dois bien avouer que j’ai craqué et commandé certains jouets de base.

Vous auriez dû me voir à la réception du paquet… Pire qu’une gamine à Noël ! Les emballages volaient dans l’appartement, je ne me reconnaissais presque pas. Sans vraiment être prude, je ne me serais pas imaginée acheter un gode plus gros que la plupart des attributs de mes différents partenaires, encore moins un trio de plugs avec un joli bijou à l’extérieur. Et le fou rire que j’ai eu lorsque le Wand m’a échappé des mains la première fois où je l’ai allumé, surprise par la puissance des vibrations.

Au fait, je ne me suis pas présentée : je me prénomme Viviane, la trentaine, taille moyenne, silhouette standard, quelques courbes mais rien de bien affriolant, cheveux châtains longs, yeux marrons, style vestimentaire basique. Je travaille dans un bureau, plus un travail pour vivre qu’un réel choix de vie. Mais je ne m’en plains pas outre mesure : l’ambiance est bonne, les collègues sont sympas, le salaire me permet d’avoir un bon logement et peu de soucis financiers. Bref, un petit bout de femme qui a son caractère, son charme, mais qui ne sort pas du lot.

Avant cette pandémie, j’aimais sortir, profiter de la vie, rencontrer du monde, trouver quelqu’un pour une soirée, une semaine… Je n’ai jamais tenu plus d’un mois avec le même gars. Et là, depuis que ce virus tourne, bah difficile de faire de nouvelles rencontres autres que les collègues, mais lier travail et sexe n’est pas dans mon état d’esprit.

Revenons à mon histoire. Mes nouveaux amis de lit faisaient très bien leur travail, même mieux que certaines de mes aventures. Et alors que je n’en parle pas du tout au travail, je me retrouve à partager certaines photos de l’état de mes draps ou de mes jouets sur mes tweets. Bien qu’il y ait toujours des lourdauds, j’ai été surprise par l’accueil et le retour de ces photos. Notamment les échanges que cela a créés et les discussions avec d’autres femmes ou hommes. Je ne me serais jamais pensée aussi à l’aise à parler aussi ouvertement de ces sujets avec d’autres personnes, surtout des inconnus.

Dans mon fil d’actualité sur Twitter, plusieurs images me faisaient de l’effet. J’étais étonnée au départ, mais de plus en plus attirée. Je ne peux pas dire si c’était dû au fait que c’étaient des pratiques considérées comme anormales par certains, de sentir des vraies émotions sur les photos ou vidéos ou simplement l’assurance et la confiance qui se dégageaient. Vous l’avez peut-être deviné, je parle des médias qui tournent autour du BDSM. D’ailleurs la plupart des twittos que je suis, expérimentent diverses pratiques, plus ou moins poussées.

Je me suis retrouvée à discuter en privé avec certaines, non seulement sur ces pratiques, mais aussi et surtout sur ce qu’elles leurs apportaient et ce qu’elles aimaient là-dedans. C’était impressionnant : la plupart m’ont dit que c’était comme une libération, vivre quelque chose qui était là en elles depuis longtemps, une facette d’elles-mêmes qu’elles avaient refoulée des années durant.

Sans avoir d’aprioris, j’avais une certaine peur de ces pratiques : perdre le contrôle ou au contraire le maîtriser totalement et avoir la responsabilité complète de l’autre. La peur de la douleur physique ressentie, d’aller trop loin… Comment peut-on prendre du plaisir à avoir mal ? Bref, ce genre de questions qui peuvent repousser ou rebuter certains.

Moi, au contraire, ça m’a donné envie d’en découvrir les réponses. J’ai donc commenté certaines photos, dit clairement mes ressentis, sans jugement, découvrant certains accessoires. Les réponses furent aussi sans jugement pour la plupart, on m’a expliqué patiemment, donné des exemples. J’ai refait quelques expériences chez moi (les pinces à linges sur les tétons : c’était douloureux, mais étonnamment cela a libéré une forme d’excitation et de plaisir). Depuis, j’ai envie d’essayer bien d’autres choses. En fait, la plupart des images que je vois me donnent envie de découvrir le ressenti réel.

Et puis un jour, j’ai reçu un message privé. Il ne venait pas d’un compte inconnu, mais d’un homme que je suivais depuis un moment et qui partageait de belles images. J’avais discuté un peu avec lui sous certains de ses tweets. J’avais bien aimé sa façon de répondre, ses raisonnements, son humour. En gros, il me plaisait même si je ne savais pas à quoi il ressemblait réellement, tout comme lui ne savait pas vraiment à quoi je ressemblais, n’ayant jamais révélé complètement mon corps, ni mon visage.

Le message était simple et clair. Il avait bien senti que j’avais envie d’aller plus loin, de découvrir le ressenti de certaines pratiques. Il me proposait de lui faire confiance pour passer le cap et m’ouvrir encore plus au monde du BDSM. Sans que je ne comprenne pourquoi, ma culotte fut rapidement très humide. Mon cerveau semblait imploser et je ne savais pas quoi faire.

Je l’ai remercié et lui ai demandé un moment de réflexion avant de lui répondre. Il accepta sans problème. Je ne pensais plus qu’à ça et c’était difficile de me concentrer au travail. Le soir, dans mon lit, je me masturbais en m’imaginant dans ses bras, sous ses ordres. Après une bonne semaine de bataille mentale, profitant des moments de lucidité pour réfléchir plus pleinement aux tenants et aboutissants, je me décidais à lui répondre :

“Je suis prête et j’accepte de découvrir le monde du BDSM sous ta protection.”

J’étais contente de ma phrase, posée, pas trop directe et qui ne faisait pas morte de faim…

La suite de l’histoire est à venir bientôt…

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par Anders Noren.

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